Un sacerdote assunzionista: non c'è alcun impediamento a votare Hollande, nonostante alcune sue posizioni
Y a-t-il un empêchement à voter Hollande ? L’Eglise n’a nulle part le droit de diriger les consciences politiques des citoyens du monde ; elle a le devoir de les éclairer. Sur certaines questions brûlantes, touchant au cœur du mystère chrétien, là où il est affaire de l’homme et de Dieu tout à la fois, l’Eglise peut hausser le ton et affirmer sa foi avec plus de force. Cette foi peut prendre la forme d’une conviction politique. L’Eglise est alors précipitée dans le jeu politique. Dans ce cas, elle y laisse souvent des plumes ; certains de ses enfants y laissent parfois leur peau. Mais face à des totalitarismes ou des systèmes meurtriers, c’est parfois le seul chemin possible. Est-ce le cas aujourd’hui en France ? La perspective du mariage homosexuel, de l’homoparentalité et de la facilitation de l’euthanasie en France nous jette-elle nous catholiques pratiquants et engagés dans la situation de résistance, au point que nous aurions la conscience empêchée de voter Hollande ? Je veux être clair : si je pouvais le décider de moi-même, je ne permettrais jamais ces trois prétendues avancées sociales. La première jette un trouble sur le mariage en tant qu’il est une des dernières institutions auxquelles les idéologies n’avaient pas touché. Le mariage homosexuel rend conventionnel et non naturel le mariage hétérosexuel. C’est une perte sèche pour notre compréhension commune de ce que nous sommes et faisons ensemble. La seconde, l’homoparentalité est un vol pur et simple : chaque être humain naît d’un homme et d’une femme. Chacun a un père et une mère. Aux enfants adoptés par des homoparents, il sera dit : « et bien pas toi ! » Il leur manquera en droit le père ou la mère, remplacée par une seconde mère ou un second père. La troisième est un mensonge : la dignité de la mort ne réside pas dans la durée de la souffrance mais dans la manière où elle est accompagnée. Tous les praticiens hospitaliers le savent : nul n’est laissé dans l’agonie sans traitement ; à l’hôpital, la mort est toujours accompagnée ; si elle n’est pas explicitement aidée, tout le monde sait très bien qu’elle est permise, donc qu’elle n’est pas combattue coûte que coûte au détriment du patient. La loi Léonetti a été votée à l’unanimité des députés pour gérer ces moments délicats. Faire plus sur le plan législatif, c’est donner raison à ceux qui pensent que la mort est un mauvais moment à passer qu’il faut abréger le plus possible. Alors que la mort, les derniers jours avant la mort ou les dernières heures sont souvent des moments encore d’humanisation pour le mourant et pour l’entourage, ne serait-ce que par le simple fait que l’humanité y découvre sa fragilité et la nécessité impérieuse de veiller au respect de la vie. Pour autant, quelque opposé que je sois à ces trois mesures, où est ma défaite, si elles reçoivent l’appui d’une majorité politique ? Est-ce seulement une défaite électorale comme veulent nous mettre en garde certains intellectuels catholiques que l’on peut suspecter de vouloir cristalliser le débat sur ces questions pour entraver le vote socialiste au nom des fondamentaux de la foi chrétienne? Sur les trois dossiers cités ici, la défaite « chrétienne », disons plus justement la défaite de ce que nous pourrions appeler le bon sens et même la justice ou la vie est antérieure à la victoire possible de François Hollande et des partis de gauche en France. Le recul du catholicisme en France n’est pas qu’une donnée sociologique et spirituelle ; c’est aussi une donnée politique. L’Eglise ne parvient pas à rassembler sous un même discours large, selon une même plate-forme de valeurs et de foi une majorité de Français. Les partis politiques font leur programme sans elle ; ils ont leur propre mixt. Aucun des programmes n’est évangéliquement pur : tous font pour partie du mal à l’Evangile que nous voulons vivre ; la plupart, les plus sérieux, promeuvent aussi un vivre ensemble qui est digne de l’homme et de Dieu. Quel est l’enfant le plus en danger dans son développement, celui qui a deux mamans ou celui qui, en Afrique, n’a pas vu son père depuis des années parce que le regroupement familial est rendu impossible ? Quel est la vie la plus en danger, celle du mourant dans l’hôpital qui au terme de l’agonie se serait vu accordé le « droit » (cela n’en est pas un en réalité, je pense m’être bien fait comprendre) à l’euthanasie ou celui qui est mort dans l’ambulance pour faute de désert médical dans certaines régions ? Regardons les choses honnêtement : quand la misère crie, elle crie sur tous les horizons, en tournant la tête à droite et à gauche ! Au nom de la foi catholique, on n’est donc pas plus empêché ou conduit à voter PS ou UMP. En revanche, au nom de la foi catholique, on doit se sentir réveillé et même aiguillonné pour ne plus abandonner le terrain politique sous le prétexte erroné de la primauté du spirituel (discours qui a plus longtemps prévalu à droite qu’à gauche, ce qui est l’ironie de l’histoire). Au nom de notre foi, on doit travailler pour que se reconstitue politiquement une majorité d’idée, transpartisane c’est-à-dire ayant des supporteurs à droite et à gauche, capable de défendre ce que nous croyons de plus vrai et de plus digne de l’homme. Jeter l’anathème sur les catholiques qui voteraient Hollande, à cause des trois mesures visées ici, c’est prendre le risque de les voir s’éloigner un peu plus, soit de l’Eglise par un acte de désobéissance à cette injonction, soit de la politique en alimentant le dépit d’y trouver un lieu de paix. Exact opposé de ce qu’il faut faire et soutenir ! Alors, je le dis franchement : Allez voter dans la paix du Christ ! Fr.Arnaud,aa. Prêtre assomptionniste.
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